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mardi 21 mai 2013

Salut à tous ! Notre site est actuellement indisponible pour cause de travaux... Remise en route cette semaine avec un nouvel article !

lundi 20 mai 2013

Un énorme merci à tous, famille et amis, pour votre présence samedi dernier. Ce retour au bercail était inoubliable et incroyable !! Merci !

lundi 22 avril 2013

 

Plein Sud face au vent

previewArgentine. Nouvelle étape. Nouveau rythme de vie. Nouveaux codes. Nouvelles expressions. Comme à chaque entrée dans un nouveau pays, il nous faut nous adapter. Cette fois-ci, nous prenons notre temps en nous posant presque deux semaines à Salta dès notre entrée dans le pays. Deux semaines de tranquillité et de récupération. De cyclistes du désert, nous passons à l'état de larves. Nous dormons, nous mangeons des glaces, des pizzas, des empanadas et des légumes, nous traînons sur internet, nous nous baladons dans les rues ensoleillées de la ville dans l'air chaud du printemps, nous croisons quelques amis et prenons du bon temps. Bref, c'est relâche, nous retrouvons avec délectation les plaisirs de la vie moderne !

Nous sommes hébergés pendant tout ce temps dans la Casa del Ciclista de Ramon et de sa gentille famille. Et nous apprenons le rythme de vie argentin, qui nous surprend beaucoup au début. Autant nous menions des vies d'ascètes en Bolivie avec coucher avant 20 heures, autant à Salta ça devient n'importe quoi. Le matin, rien de particulier, tout le monde va travailler vers 8-9 heures. Mais l'après-midi, allez hop ! Tout le monde à la sieste jusqu'à 17h - 18h. Les rues sont pour ainsi dire désertes jusqu'à une heure avancée de l'après-midi. Par contre, à la nuit, tout s'anime et l'agitation règne aisément jusqu'à minuit, les enfants jouent dans la rue parfois plus tard, même en pleine semaine. Pour nous, c'est le décalage total ! Mais dès le deuxième jour, nous prenons le pli de ce rythme un peu plus joyeux qu'en Bolivie. Et puis, pour la première fois depuis le début du voyage, le décalage est dans le sens "pays pauvre - pays plus développé". Jusqu'ici, ça avait toujours été dans le sens inverse, avec sûrement le point d'orgue atteint en Bolivie. Alors, c'est comme si on était en vacances... (Attention, c'est de la provocation)

Nous retrouvons aussi les Charles qui sortent enfin de leurs galères de moteur (nous fêtons ça dignement autour d'un bon barbecue accompagné de bon vin rouge, et de fabuleuses glaces) et partageons la casa avec Damien et Thomas, un duo de cyclotouristes couchés. Nous rencontrons aussi Patricia et sa fille Delfina, adorable esthéticienne voisine qui offre à Marie une remise en beauté totale, bichonnage et tutti quanti, et qui finit par nous inviter à passer une soirée très sympa chez elle. Les gens du quartier sont adorables, nous sympathisons avec la plupart des petits commerçants. Tout cela annonce du bon pour la suite de parcours !

Après un certain temps de ce luxe, les jambes commencent à nous démanger sérieusement, et l'envie de reprendre la route se fait de plus en plus forte. Voila, c'est fait, nous sommes nomades. La route nous manque, le manque d'imprévus nous manque, et ces même murs depuis 2 semaines commencent à nous étouffer. Vite, il faut ré-enfourcher nos fidèles montures et repartir à l'aventure ! Marie est rétablie, c'est bon, en route !

Nous quittons donc cette jolie ville de Salta le mercredi 7 novembre. Le rythme argentin est en nous : départ à 11h30 au lieu du 9h habituel... Nous nous engageons avec délice sur la route 40, route mythique argentine qui relie Ushuaïa (à l'extrême Sud) à La Quiaca (à l'extrême Nord) : tout est vert, il y a de jolies maisons bien entretenues, certaines sont magnifiques. L'asphalte est bon, nous roulons vite, il y a beaucoup de vie et d'habitations le long de la route. Quel changement avec les pistes boliviennes difficiles à l'extrême !

En Argentine, le niveau de vie étant bien supérieur à celui de la plupart des pays que nous ayons traversé, les prix sont en conséquence. De plus, la situation économique dans ce pays est plutôt très difficile à cause d'une crise qui dure, l'inflation est estimée à environ 50% tous les six mois ! Le prix des produits de consommation quotidienne ne cesse d'augmenter ; le gouvernement a fixé de nouvelles taxes, très importantes, sur les produits d'importations ce qui les rend extrêmement chers, voire impossible à trouver. Les argentins ont de plus en plus de problème à suivre économiquement. Pour nous, cela signifie que le prix des hostals a presque triplé par rapport à ceux de Bolivie, et nous ne pouvons plus nous permettre d'y aller aussi régulièrement. Très bien, ça nous met un bon coup de pied aux fesses, et nous permet de devenir moins fainéants pour la recherche de logement chez l'habitant ! Retour aux bonnes habitudes !

Nous passons la magnifique Quebrada de la Conchas, sorte de passage entre les montagnes, et arrivons à Cafayate. Cette petite ville tranquille, au milieu des vignes, nous plaît et nous y faisons notre premier jour de pause. Ça tombe bien, nous y retrouvons par hasard les Charles. Et zut, encore une bonne occasion de faire un délicieux barbecue !! D'autant que c'est sûrement la dernière fois que nous nous verrons en Amérique car pour eux, c'est maintenant plein cap vers le grand Sud. Nous nous disons donc au revoir là.

La route se poursuit tranquillement. Plus nous filons vers le Sud, plus la végétation se raréfie, à notre grand dam... Puis, très vite, cela devient une interminable succession de grandes lignes droites au milieu de la pampa, c'est-à-dire avec rien de bien distrayant. En prime, le vent souffle pile de face, ce qui ne facilite pas nos affaires quand il se met à souffler fort. Nous reprenons donc les journées longues avec pas mal de kilomètres. Sauf quand le vent s'exprime un peu trop, nous arrivons à avaler les distances à un bon rythme. Autre consolation, et pas la moindre : les gens sont adorables. Tout le mode nous accueille à bras ouvert, nous retrouvons ces échanges que nous aimons tant. Pour nous, c'est bien plus fatiguant car quand nous sommes invités à manger, nous devons attendre le dîner jusqu'à 22 heures au moins, rythme argentin oblige. Puis nous discutons souvent jusqu'à 1 heure du matin. C'est vraiment chouette et convivial, mais le matin, qu'est-ce que c'est dur !

Un petit intermède vient rompre cette monotonie pour un temps : la Costa de Miranda, encore un tout petit col nous permettant de traverser un massif montagneux. Nous prenons notre temps, la route est magnifique, le temps aussi. Un petit passage de bonne piste nous emmène au col, et déjà nous redescendons vers les grandes plaines.

La route redevient morne. Les journées sont longues, mais les soirées sympas. Dans chaque famille, nous partageons le maté : tradition argentine très forte et très ancrée dans la vie de tous les jours. Le principe : on remplit le maté, calebasse vide, avec du yerba mate, qui est une sorte de thé amer, réduit en petits copeaux. On glisse dans le maté une paille métallique terminée par une boule percée de fins trous, puis on verse sur le tout de l'eau très chaude. Pour boire, il suffit d'utiliser la paille qui filtre l'eau du yerba mate. Lorsqu'il y a plusieurs personnes, on partage le même mate. Généralement, le chef de famille/cérémonie commence, puis on fait tourner le maté chacun son tour, que chaque personne remplit d'eau puis finit. C'est une pratique très conviviale !

Après plus de mille kilomètres parcourus depuis Salta, nous arrivons à San Juan. De là, nous préférons prendre le bus pour aller jusqu'à Mendoza car le trafic s'intensifie entre ces deux grandes villes, et la route devient à priori dangereuse pour les vélos. Dès qu'un argentin, aussi gentil soit-il, monte dans sa voiture ou son camion, il se met à conduire comme un gros bourrin. Nous ne préférons pas tenter le coup, et à vrai dire, nous commençons aussi à nous lasser des lignes droites.

Nous sommes donc à Mendoza, capitale du bon vin argentin, depuis 2 jours. Nous aimons l'Argentine, c'est un chouette pays avec de magnifiques grands espaces. Nous nous régalons, nous passons de bons moments avec les gens, nous rencontrons de plus en plus de cyclistes, c'est chouette ! Nous préparons notre traversée de la Cordillère pour passer de nouveau au Chili, où nous devrions être d'ici deux semaines maximum. Rémi et Jenn, qui sont partis en éclaireurs, ont posté de belles photos d'endroits bien verts. On a hâte ! Nous profitons de la vie plus que jamais, mais nous commençons à préparer le retour, déjà...! À bientôt donc depuis le Chili !

Encart spécial Marie :

Je voudrais dédier cet article à la mémoire mes grands-parents maternels, Odette et François Bretagne. Grand-mère vient de nous quitter, elle a rejoint mon Grand-père, qui est parti il y a déjà trois ans. Je n'étais pas là. Le vélo a eu une place à part dans leur vie, pour des raisons bien différentes des nôtres. Ils ont connu la guerre, suffisamment pour se souvenir et la raconter à leurs petits-enfants. Vous savez, ce genre d'histoire racontée mille fois, vous la connaissez par cœur, mais vous laissez parler votre vieille grand-mère parce que ça vous fait tellement plaisir de pouvoir partager son histoire...

Le vélo a toujours eu une place importante dans leur vie, surtout au même âge que celui auquel nous parcourons les routes d'Amérique, mais moins ludique que pour nous. Pendant la dernière guerre, alors que se ravitailler était quelque chose de compliqué, le vélo leur permettait d'aller chercher un lapin, des oeufs, un cochon même...! Prêts à faire des dizaines et des dizaines de kilomètres dans la campagne nantaise, inlassablement, le vélo était leur moyen pour améliorer le triste ordinaire. Point fort de la légende Bretagne : mes grands-parents se sont presque rencontrés sur un vélo ! Le temps d'un périple à deux roues pour visiter les châteaux de la Loire, voila que le "copain" devient mon futur grand-père. Pour l'époque, il faut bien se figurer que c'était déjà une expédition !

J'aime à penser que, à l'échelle de notre époque, nous reproduisons un peu ce voyage. Comme un passage de flambeau. J'ai fait comme mes grands-parents, j'espère que de là où ils sont ils apprécient le clin d’œil et trinquent à nos petits mollets autour d'un Picon-bière. Et je me demande : mais que feront mes propres petits-enfants ? Ils sont partis, mais la vie continue et de plus belle ! La preuve en est l'arrivée de Loup, petit dernier du clan Bretagne. Bienvenue dans la famille Loup !! Ce blog raconte notre histoire, mon histoire, il m'était difficile de ne pas évoquer celle de mes grands-parents dans de tels moments. Je voulais leur rendre un dernier hommage à ma manière.

En direct de Mendoza, à vous les studios !

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