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La croisière s'amuse ! goo.gl/6aAIK Un nouvel article sur le site flambant neuf de la Dring Team

mardi 21 mai 2013

Salut à tous ! Notre site est actuellement indisponible pour cause de travaux... Remise en route cette semaine avec un nouvel article !

lundi 20 mai 2013

Un énorme merci à tous, famille et amis, pour votre présence samedi dernier. Ce retour au bercail était inoubliable et incroyable !! Merci !

lundi 22 avril 2013

 

Des fraises et du champagne !

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Le Pérou ! Après l'avoir tant imaginé, nous voici donc enfin au pays des lamas, des bonnets en poil d'alpaga, des montagnes aux proportions démesurées, des condors, et surtout, surtout ! La maison mère des groupes à flûte de pan présents sur toutes les places de France. Le Pérou : quelle bonne surprise ! Car après la Colombie et l'Équateur, pays on ne peux plus accueillants et agréables, nous avions quelques appréhensions à entrer au Pérou, pays bien plus touristique et dont nous avions reçu des échos peu encourageants. Mais pour le moment, rien à redire, les péruviens ont un grand sens de l'hospitalité. Nos trois premières semaines dans ce grand pays ont été du pur bonheur !

Au dernier article, nous vous avions laissé à San Ignacio. Cette ville péruvienne, où nous nous sommes arrêtés après notre passage de la frontière, nous avait laissé à tort une impression plutôt mitigée, bien vite corrigée dès nos premiers kilomètres. Pour bien recadrer le contexte, il faut tout d'abord quelques précisions. Nous avons choisi de passer par le Nord-Ouest du Pérou car cela nous permettait tout d'abord d'éviter la côte, bien plus touristique et réputée plus "dangereuse". Et puis, cette région est loin de tout et en dehors des circuits touristiques : elle est donc plus difficilement accessible mais quel privilège de pédaler à travers ces paysages ! La pauvreté, voire la misère, se font plus ressentir : on voit qu'il n'y a vraiment pas grand-chose là-bas pour vivre, et que certaines familles ont très très peu de moyens. En plus de cela, certains sont parfois installés dans des zones extrêmement reculées, à flanc de montagne, où même l'agriculture paraît particulièrement laborieuse. Lorsque nous passons devant ces maisons, qui semblent oubliées de tous, et que de petits enfants se précipitent à l'extérieur en nous faisant de grands signes et de grands sourires, nous ne pouvons nous empêcher d'avoir un petit pincement au cœur et de nous interroger : quel avenir ont ces enfants ?

Après notre départ de San Ignacio, nous avons plongé dans une jolie vallée, glissants sur les cailloux de la piste. Nous avons longé le rio Chinchipe pendant deux jours, revenant radicalement au rythme tropical après ces quelques semaines passées au frais dans le montagnes. À près de 500 mètres d'altitude, nous avons retrouvé avec plaisir (du moins pour Marie) la chaleur dès 5 heures du matin, le soleil franc, les cultures de bananes et les vallées bien vertes, le tartinage de crème solaire à 9 heures le matin, et... les nuits sous moustiquaires. Car, nous avons également retrouvé pour un temps les sancudos, ces amis très chers. Plus petits que des moustiques mais bien plus énervants, ce sont des petites bestioles insaisissables qui piquent et vous laissent en souvenir des boutons qui grattent pour longtemps. On vous l'a dit, on n'a pas une vie facile... Deux jours se sont écoulés ainsi, sur une piste quasiment plate en comparaison avec les dénivelés de l'Équateur, avec en toile de fond de magnifiques montagnes, du bonheur !

Le troisième jour, nous avons atteint la rive Est du Marañon, le futur rio Amazone ! C'était beau. Pour traverser, on nous avait indiqué un "petit port", il fallait comprendre une cahute au milieu de nulle part. Pour passer, il suffisait de siffler la passeur en face qui arrivait directement avec sa petite barque. À la sud-américaine ! Une fois de l'autre côté, après quelques kilomètres éprouvants en plein cagnard, nous avons retrouvé l'asphalte et avons commencé notre longue remontée vers les Andes. Partis de 500 mètres, il nous fallait remonter à un col à 3600 mètres. Nous avons pris notre temps... La route a commencé par suivre une nouvelle vallée très large au commencement, investie par des rizières lui donnant toutes les nuances du vert. Nous n'avons pas arrêté de faire de bonnes rencontres, plusieurs personnes nous ont offert de bons fruits qui, sous cette chaleur, étaient plus que rafraîchissants.

Nous avons même été hébergés une nuit dans un commissariat de police. Après avoir passé une bonne partie de l'après-midi à parler de tout et de rien avec deux très jeunes policiers, ils nous finalement permis de dormir à l'intérieur, sur de vrais lits, et nous ont même offert le repas !! Le jour d'après, nous atteignions Pedro Ruiz, à la confluence de deux vallées, et... une bonne surprise. Par le plus pur des hasards, nous avons retrouvé dans cette petite ville de passage Rémi et Jennifer, un couple de cyclos français déjà aperçus en Équateur. On a tous trouvé ça plutôt cool, et on s'est dit que ça pourrait être vraiment sympa de faire un bout de route ensemble. Et c'est ce que nous avons fait. Le lendemain, c'est donc un équipage de quatre cyclos qui reprenaient la route en direction des montagnes...

Quelques kilomètres d'asphalte, et hop ! Nous voila catapultés sur une piste pour plus de 300 kilomètres et avec un dénivelé à priori assez effrayant pour les amateurs que nous sommes. Une pause s'imposait ! Nous avons donc fait une halte à Tingo, petit "village" (et encore, peut on décemment appelé un groupement de six maisons et un commerce un village ?), histoire de prendre un peu de bon temps au bord de la rivière, et surtout d'aller voir les ruines de Kuelap.

Kuelap est un site archéologique fort peu connu car peu accessible et très éloigné d'autres sites touristiques plus populaires. Il s'agit d'une ancienne ville fortifiée datant d'environ 1000 Ap.J.C, construite au sommet d'une montagne. Nous y sommes montés à la fraîche, dès 6 heures du matin afin de ne pas trop cuire au soleil. On comprend le choix de l'emplacement quand une fois là-haut, à plus de 3000 mètres d'altitude, on peux enfin admirer une vue à 360° sur les montagnes alentours. Certains affirment que la construction de cette cité a nécessité un volume de pierre plus important que celui des grandes pyramides d'Égypte. Un très beau monument donc, bien moins connu que le fameux Macchu Pichu mais qui vaut tout de même le détour !

Après trois petites journées de repos (troisième forcée car Jen et Marie étaient malades), nous reprenons la piste, nous dirigeant plus que jamais vers des journées difficiles. Première journée tranquille, nous suivons toujours le rio Utcubamba, le dénivelé se fait très peu sentir et la température est idéale, première étape à Leymebamba. Le jour suivant, nous montons enfin "pour de vrai" : 1350 mètres de dénivelé positif avalés dans la journée. La végétation se raréfie au fur et à mesure que nous avançons. La piste est encore très bonne, aucun problème pour rouler, et l'enchaînement impressionnant de lacets nous permet de ne pas trop souffrir et de monter à un rythme plutôt tranquille. Enfin, en fin de journée, nous atteignons le col de Calla Calla, 3600 mètres au-dessus du niveau de la mer ! La vue qui s'offre enfin à nous de l'autre côté est à couper le souffle : de toute notre hauteur, nous surplombons la vallée du Marañon ! Après un moment d'extase, il faut penser à préparer le bivouac : la nuit tombe, et à cette altitude le froid aussi. Heureusement, juste sous le col, une petite maison semble nous attendre. Nous nous y installons donc, à l'abri du vent, quel bonheur ! La nuit qui suit est agitée, l'altitude se fait sentir, le manque d'oxygène nous gêne et rend notre sommeil agité. Mais nous sommes fiers, c'est notre première nuit aussi haut, et nous sommes venus jusqu'ici à la force de nos petits mollets !

La journée du lendemain n'est pas beaucoup plus reposante : nous descendons en un jour ce que nous avons mis 5 jours à monter. Sur une piste qui ne cesse de se dégrader au fur et à mesure des kilomètres, nous passons en quelques heures de 3600 mètres à 900 mètres d'altitude, 60 kilomètres de descente ininterrompue ! Nous glissons lentement, lacets après lacets, sur les flans des montagnes. La vue est éblouissante à chaque nouveau virage. La température augmente alors que l'altitude baisse. Partis tout emmitouflés le matin, nous voici suants en T-shirt au bout de quelques heures. La végétation est très aride, seul le fond de la vallée est vert, grâce à l'eau et aux cultures. Nous arrivons dans l'après-midi à Balsas, petite ville oubliée, presque inaccessible. L'air est étouffant et des dizaines de sancudos ont décidé de nous rendre fous. On se demande comment des gens en sont venu à s'installer ici... Nous sommes très gentiment accueillis par des enfants, les gringos font l'animation de l'après-midi, d'autant qu'Olivier sort ses ballons. On nous propose l'hébergement dans l'école, et un peu de temps, voilà le campement installé dans la cour d'école !

Le jour suivant, c'est reparti pour de la montée, mais c'est fois-ci sur une piste vraiment pourrie, et il nous faut de nouveau remonter à 3700 mètres... Du bonheur ! Nous partons très tôt, car la chaleur en journée est vraiment intense. Dès le départ, la piste est vraiment difficile : cailloux et sable. Nous pensons qu'il ne s'agit que d'un mauvais passage, alors que nous ne savons pas encore que la piste sera comme ça jusqu'au retour de l'asphalte. Ce n'est pas grave ! On continue... Heureusement, les ingénieurs péruviens des Ponts et Chaussées ont déjà du faire du vélo en montagne : la route serpente doucement, les distances sont plus grandes mais au moins la pente est raisonnable. Et la vue est inoubliable ! On en oublierai presque les efforts déployés pour voir ce spectacle.

Nous avons monté en deux jours, deux jours pour quelques 55 petits kilomètres. Pour la seconde étape, nous nous retrouvons au matin comme devant un mur. Nous en arrivons à bout en début d'après-midi, assez exténués... Arrivés au col, nous pouvons encore voir le col de Calla Calla, où nous étions 3 jours auparavant : c'est très impressionnant ! Nous passons la soirée à Celendin. Cette petite ville, tout comme l'ensemble de la région, est en ce moment au cœur d'un grand débat parfois violent. Le sous-sol de la zone est riche en or, exploitée dans des mines qui ruinent l'environnement notamment en pompant dans les réserves d'eau déjà faibles. Ces mines, les plus grosses tenues par des entreprises américaines, exaspèrent les populations locales qui souhaiteraient voir la priorité accordée à leur environnement. Des mouvements ont eu lieu récemment, et certaines personnes nous interpellent sur le sujet et nous expliquent leur cause. La polémique est en tout cas fortement ancrée, et se voit jusque sur les murs des villes où des slogans "anti-mines" sont imprimés. Nous, pauvres petits cyclistes, sommes juste ravis de pouvoir enfin trouver autre chose à manger que du riz et du poulet !

La dernière étape de ce tronçon spécialement éprouvant, nous l'imaginions plus facile. Eh bien ! Même pas ! Pas de répit ! Encore un col à 3600 mètres... Et encore de la piste dégueu, rendue boueuse par endroit par des travaux. Nous avons d'ailleurs passé un très bon moment grâce aux ouvriers, extrêmement chaleureux et encourageants, et marrants. Un des chefs du chantier nous a pris en sympathie, et est même venu nous retrouver sur la route pour nous offrir 4 plateaux repas réservés aux ouvriers. Super cool ! Nous passons la dernière nuit dans une école, à 3500 mètres, dans un tout petit village où on nous accueille très gentiment. Puis, enfin, enfin ! Nous retrouvons l'asphalte !! Quel bonheur ! Ça roule tout seul, ça glisse, pas besoin de forcer ! Nous arrivons donc presque trop vite dans la ville de Cajamarca, capitale de la province, où nous sommes depuis jeudi soir.

Cette étape nous a énormément plu. Le Pérou nous épate ! Les paysages sont hypnotiques, magnifiques, grandioses, et les gens, malgré leurs conditions de vie souvent difficiles trouvent toujours à être agréables... On peine à trouver les mots pour exprimer les émotions qui nous ont traversé ces derniers jours. Ça a été dur, mais quel spectacle ! Quel bonheur ! Nous ne sommes pas peu fiers de ce que nous avons réalisés ces dernières semaines avec nos petites jambes. Mais c'est un réel plaisir que de pouvoir partager ce bout de voyage avec de nouveaux compagnons de route, ça nous change ! Nous réalisons plus que jamais la chance que nous avons et combien nous avons eu raison d'entreprendre ce voyage. Nous sommes HEU-REUX ! Nous allons rester à Cajamarca jusqu'à mercredi, et après on reprend la piste en direction de Huaraz. En fait, on en redemande !

En direct de Cajamarca, Cajamarca, Pérou, à vous les studios !!

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JoomSpirit