Bye bye Baja

Oyez oyez lectrices et lecteurs !

Voici un nouvel article écrit un poil en retard par rapport à ce que nous avions prévu. Ces derniers jours nous ont permis de vivre notre premier gros imprévus et ont été riches en émotions : on a ri (beaucoup), on a pleuré (un peu mais quand même, ça compte), on a eu peur, on a attendu, on a eu chaud, on a même pris des douches (c'est pour dire)... Bref, notre

arrivée au sud de la Baja s'est fait en feu d'artifice !

Après le très bon Noël passé près de Santa Rosalia, nous avons enchaîné avec un premier de l'an d'enfer sur une plage (encore !) et loin d'être tous seuls. Après deux jours de route, nous sommes arrivés dans la petite baie de Juncalito, au creux de laquelle se niche une jolie plage aux eaux limpides.

Nous avons retrouvé là nos amis français : Michel, Murielle et Matisse, et la famille Charles (Frédéric, Sandra, Tais, Nino et Louca, voir leur site) qui avaient déjà installé leurs camping-cars face à la mer. Ils nous avaient réservé un accueil qui nous a fait chaud au coeur et à l'estomac grâce à un goûter Nutella (le Nutella étant une denrée rare pour nous, on l'apprécie d'autant plus). Nous ont également rejoints quelques cyclistes que nous avions rencontré la veille sur la route : Alexis, un autre français (site), et un couple d'allemand, Angela et Philipp. C'est en compagnie de tout ce beau monde que nous avons fêté le passage à la nouvelle année. Nous en avons profité pour retrouver le plaisir de cuisiner "pour de vrai" et user le four à gaz des Mistrals en préparant notamment une tarte au citron qui a fait l'unanimité. Comme nous sommes maintenant calés sur le rythme du soleil, il a été bien difficile d'attendre minuit au coin du feu de bois ! Notre première action de cette année 2012, qui s'annonce assez prometteuse, n'a pas été de formuler de bonnes résolutions, non non non. Nous avons préféré sauter directement de nos duvets à l'eau. C'était génial, le résultat en image :

TRÈS BONNE ANNÉE À TOUS ! On vous souhaite plein de bonnes choses, profitez de la vie !

Comme à chaque fois, repartir a été difficile : il faut reprendre le rythme, échauffer les mollets. Cette fois ci, le tronçon de route entre cette baie et La Paz, point final de notre périple sur la Baja California, s'est révélé être l'un des plus difficiles que nous ayons parcouru pour le moment. Nous n'avions jamais eu aussi chaud sur la route, le soleil nous a paru de plomb et, pour la première fois, nous a obligé à faire de longues pauses à l'ombre en milieu de journée. Après un beau dénivelé positif la première journée, la route est devenue rectiligne sur des dizaines et des dizaines de kilomètres à travers des champs puis du désert. En vélo, avec un paysage monotone, c'est très looooong. Du coup, cela nous a motivé pour aller au plus vite : 330 kilomètres parcourus en 3 jours, record personnel battu !

Rien de bien particulier à raconter donc, si ce n'est encore de jolies rencontres, dont une particulièrement intéressante avec un couple qui nous a laissé dormir à la belle étoile dans son jardin. Ils habitent dans la petite ville de Ciudad Insurgentes, mais lui a travaillé clandestinement pendant 3 ans aux Etats-Unis. Après son départ du foyer, sa femme n'a reçu aucune nouvelle de lui pendant près d'un mois, ne sachant pas où il était, ni s'il était mort ou vivant. Pendant toutes ces années, il n'a jamais pu rentrer au Mexique de peur de ne pas pouvoir repasser la frontière à nouveau. Des conditions de vie pas évidentes, comme c'est le cas pour des milliers de mexicains qui tentent régulièrement leur chance vers une vie qu'ils espèrent meilleure, mais qui souvent n'est pas à la hauteur de tous ces sacrifices. Avec de telles rencontres, il devient parfois difficile de parler de notre voyage. Tout d'abord parce que certaines personnes que nous croisons n'ont probablement jamais été à l'école et ne connaissent pas la géographie au-delà de leur propre région : on ne peut donc pas expliquer notre parcours. Le plus gênant, et ce n'est sûrement que le début, c'est d'expliquer à quelqu'un qui trime pour gagner 50 pesos (3 euros) par jour que nous nous payons le luxe de partir en "vacances" pendant 15 mois. On ressent comme un léger décalage...

Nous sommes arrivés à La Paz le 5 janvier, un mois tout pile après notre entrée au Mexique par la frontière de Tijuana. Nous avons beaucoup aimé cette ville, très vivante et pas trop touristique pour peu que l'on s'aventure dans ses rues. Après toutes ces semaines au milieu de pas grand chose, nous avons retrouvé avec plaisir la foule et l'animation, les boutiques de vêtements rococo, les étals qui débordent sur les trottoirs, le bruit, le marché, les échoppes de tacos et autres burritos, les bazars colorés, internet à chaque coin de rue, le plaisir de manger une bonne glace, et... un lit ! Un vrai lit ! Car, pour fêter tout ça, nous nous sommes offerts notre cadeau de Noël : notre première nuit dans un motel. C'était magique, l'endroit était tout simple mais charmant, nous avons retrouvé le plaisir de dormir dans un lit, d'avoir une douche avec de l'eau courante, chaude et à volonté, internet à disposition, tout ça en plein centre de La Paz et pour 14 euros. Pourquoi se priver ? Pour nous, c'était du luxe !

Nous avons filé le lendemain vers la plage de Tecolote pour y rejoindre encore une fois nos amis français afin de passer tous ensemble de l'autre côté de la mer de Cortès, en bateau. La plage était paradisiaque, il ne manquait plus que les cocotiers.

C'est dans ce cadre magnifique, et quelques heures après que nous ayons acheté les billets qu'Olivier a décidé de nous donné quelques émotons. Lundi 9, il a fallu l'emmener en urgence à l'hôpital parce qu'il souffrait énormément du ventre. Du bonheur ! Cela nous a permis de faire la traversée de la Paz, à fond de caisse et en brûlant les feux rouges, suivants une voiture de police qui nous ouvrait la voie vers l'hôpital, tous gyrophares allumés. Le diagnostic a été long à tomber : d'une crise d'appendicite, il est passé à une hernie, puis une autre maladie intestinale. Mais heureusement rien de vraiment grave : il s'agissait d'une infection au niveau intestinal, pas besoin d'opérations comme nous l'avions cru au début ! Il a quand même dû rester presque 4 jours à l'hôpital, à avoir mal bien comme il faut, et Marie à attendre et espérer que ce ne soit rien de grave. Heureusement, nous avons reçu le support technique et moral des Mistrals qui nous ont été d'une très grande aide : ils se sont occupés de gérer tout notre matériel qui était resté à la plage pour le charger dans le camping-car, ils ont reporté leur départ pour rester avec nous, ils ont sorti Marie pour qu'elle pense un peu à autre chose quelques heures par jour, et surtout ils ont attendu tout ce temps juste pour nous simplifier la vie. Vraiment, un très grand merci !!! Sans eux, tout cela aurait beaucoup plus stressant et compliqué à gérer...

Olivier est maintenant sorti de l'hôpital. Nous avons dû attendre quelques jours pas très loin de La Paz au cas où l'infection reprendrait (ce qui nous a permis de voir une autre plage et des baleines) puis nous avons pris le bateau lundi 16 dans l'après-midi. Nous sommes arrivés à Los Mochis mardi. De là, nous avons roulé, embraqués dans le camping-car des Mistrals, jusqu'à Mazatlan, là où nous avions prévu d'arriver initialement. Olivier doit encore se reposer quelques jours, nous devrions remonter sur les vélos en fin de semaine pour mettre le cap sur Mexico City.

Ce tout début d'année a donc été bien agité. On espère que cette année sera aussi palpitante que la fin de l'année dernière, parce que nous sommes HEU-REUX ! Encore une fois, très bonne année à tous ! Et à bientôt !

• < Précédent
• Suivant >